Mon chien a des vers, comment le soigner ?

Créé le 14 décembre 2017 par Isabelle, Assistante vétérinaire et Formatrice Vers chez le chien : comment savoir si le chien a des vers ? Pourquoi vermifuger son chien ? Symptômes et traitement.

Les vers ou helminthoses digestives sont fréquentes chez le chien, faisons un petit point sur les vers et comment un chien peut les contracter.

Combien de sortes de vers existent-ils ?

Il existe deux grandes familles de vers digestifs chez le chien : les nématodes et les cestodes. Les nématodes sont couramment nommés vers ronds, du fait de leur forme cylindrique, un peu comme un lacet de chaussure ou un spaghetti ; les cestodes eux sont nommés vers plats en raison de leur ressemblance à un ruban par exemple.

  • Dans la famille des nématodes digestifs, les plus représentés sont les ascaris, puis les ankylostomes et les trichures.
  • Dans la famille des cestodes digestifs, les plus courants sont les ténias.

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Comment un chien attrape-t-il des vers ?

La voie de contamination la plus fréquente est celle par voie orale. En fonction du type de ver, le chien peut s’infester : en ingérant de l’alimentation ou en buvant de l’eau contaminée, en ingérant des fécès porteuses de formes infestantes, ou même en ingérant accidentellement un autre parasite comme la puce ou le pou.

Certains vers digestifs peuvent aussi être contractés par voie cutanée par le chien, les larves migrent à travers la peau et voyagent jusqu’au tube digestif ou elles vont finir leur développement.

D’autres voies d’infestation par les vers (helminthes) sont possibles, il ne s’agit alors généralement plus de vers digestifs. On peut citer l’infestation par voie respiratoire ou la transmission par un vecteur comme certains insectes piqueurs.

Comment savoir si un chien a des vers ?

« Mon chien n’a pas de vers, il n’y a rien dans ses selles », c’est probablement l’une des idées reçues les plus fréquemment rencontrée en clinique vétérinaire. Il faut savoir qu’un ver digestif est censé rester dans l’intestin grêle ou le colon (en fonction du type de ver) et y rester. Il n’a aucune raison d’en sortir ! Lorsque l’on retrouve des vers digestifs dans les selles ou dans le contenu d’un vomissement, c’est que la pression parasitaire est très importante et que la place commence à manquer !

Le seul ver qui peut laisser des traces de son passage dans les selles est le ténia. Ce vers long et rubané trahit sa présence par l’observation dans les selles ou sur le pourtour de l’anus par des petits grains blancs – comparable à des grains de riz – nommés proglottis.

Certains signes peuvent tout de même mettre la puce à l’oreille : un amaigrissement, la difficulté à prendre du poids pour un chiot en croissance, une perte d’appétit ou au contraire un appétit hors norme ! Le poil terne, le ventre ballonné, le signe du traîneau (le chien se frotte les fesses au sol)… Tous ces signes doivent alerter le propriétaire et le faire aller en consultation vétérinaire pour s’assurer qu’il s’agit bien de vers digestifs et non d’une autre pathologie.

Chez le vétérinaire, il sera possible d’effectuer des examens complémentaires comme l’analyse des selles (coprologie microscopique) afin de s’assurer du type de ver incriminé.

Les vers sont-ils dangereux pour un chien ?

Ils peuvent l’être en effet. Outre le fait que cela ne doit pas être très confortable (douleurs abdominales, alternance de phase de constipation et de diarrhée…), les vers, si ils sont présents en grande quantité, peuvent mettre en péril la vie de l’animal.

Certains vers comme les ascaris sont parfois si nombreux dans l’intestin grêle qu’ils se rassemblent sous la forme de pelote et obstrue complètement le passage. On risque alors une occlusion intestinale et l’urgence est vitale.

D’autres vers comme les ankylostomes sont hématophages (ils se nourrissent de sang), ils vivent fixés à la paroi de l’intestin et aspire du sang en continu. Le risque est alors que le chien présente de l’anémie qui peut être sévère dans le cas de petits gabarits ou de jeunes.

Transmission à l’homme

Certains vers du chien sont transmissibles à l’homme, on parle alors de zoonose. Les sujets les plus à risque restent les enfants (mains sales à la bouche facilement et système immunitaire immature…), les personnes fragiles (immunodépression) et les personnes âgées (système immunitaire moins compétent). Attention, cela ne veut pas dire qu’un adulte en bonne santé n’a pas de risque de s’infester, c’est juste moins fréquent.

Certaines parasitoses lorsqu’elles sont présentes chez l’homme peuvent entraîner de graves troubles de santé, c’est le cas de l’échinococcose – le chien ne présente aucun signe d’infestation, mais l’homme tombe gravement malade. Lorsque votre animal présente des vers, ou que des personnes à risques vivent en milieu infesté (élevage, collectivités de chien…) il est préférable de demander un avis médical pour savoir si il est opportun de se vermifuger.

Comment se débarrasser des vers ?

Hors de question de garder cette faune digestive plus longtemps à la maison ! En cas d’infestation, il est vivement conseillé de demander avis à un professionnel de santé vétérinaire afin qu’il puisse délivrer le bon produit. Rappelons qu’il existe plusieurs familles de ver et que tous les vermifuges (naturels ou chimiques) ne sont pas forcément actifs sur toutes les familles.

N’utilisez pas de vermifuge sans avis préalable.

Il sera intéressant de vermifuger en curatif plusieurs fois de suite et après de prendre l’habitude de vermifuger régulièrement son chien. En fonction de son mode de vie, un chien adulte devra être vermifugé à un rythme spécifique. Pour les chiens les moins à risques – vie en ville et peu de sorties – le vermifuge sera administré tous les 3 à 4 mois. Pour de chiens qui vivent beaucoup en extérieur ou en collectivité le rythme sera plus soutenu, jusqu’à une fois par mois si cela est nécessaire.